dimanche 13 décembre 2009

Tentation passagère

La tentation est forte.

Elle se plaît parfois à me tenir la main dans un geste où l’insouciance n’est jamais très loin.

Oui, la tentation est forte.

Après avoir respiré la volupté dans la nuque de celle qui ne fut plus jamais là, après avoir cru que le regard posé sur le bord de mes lèvres n’allait se détourner que pour se perdre dans le clos des paupières au frémissement d’un soupir expiré dans le froissement de la chair, après avoir dormi sans crainte et sans véritable remord dans la tiédeur d’une étreinte comme doivent dormir les morts au dernier repos d’une longue vie qu’on dira pourtant trop courte pour être brève, la tentation est forte, très forte même est la tentation de rester seul.

Tout seul.

De prime abord pour m’éloigner de la déception et de ses éternels complices qui rôdent sans cesse et sans répit, avec amertume pendant le jour et à regret quand vient la nuit.

Puis et surtout pour sentir cette douceur réconfortante de me savoir vécu et de me retrouver comme une vieille connaissance qu’on n’a jamais vraiment perdue de vue, et avoir tout à me dire, de balivernes en confidences en passant par les éclats de rire et le respect de chaque silence.

Mais la tentation est forte. Quand les femmes passent et qu’il n’y a plus rien qui tienne, quand elles nous désarment et que de chacune d’elles on voudrait faire sienne, il est vrai que la tentation est forte.

Mais encore plus forte est la tentation quand une seule femme passe et qu’on semble redécouvrir le monde et la vie qui le retient, quand le désir n’est plus un souhait, mais une évidence irréfutable, quand notre envie de rester seul est de le rester avec elle.

Encore plus forte est la tentation quand elle n’a plus à se plaire de nous tenir la main, au moment où une seule femme passe.

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