mercredi 16 décembre 2009

Happy birthday

Il n’y a rien à faire, c’est sans cesse la même histoire, on ne peut plus rien y faire, car ce sera toujours cette même histoire…

Il faisait froid en cette soirée de décembre, il faisait très froid, mais entre ses jambes la douce chaleur de sa peau ne laissait jamais présager le pire, cette douce tiédeur qui reposait entre ses cuisses, cette douceur apaisante qu’on allait à jamais m’interdire, préparait le berceau d’une condamnation inachevée.

Il faisait noir en cette soirée de décembre, il faisait très noir puisque dans son ventre l’obscurité absolue régnait en maître et souverain, une noirceur immaculée protégeait cet antre blotti entre ses reins. Rien ne semblait prédire que tout allait s’achever.

Il se fit tard en cette soirée de décembre, il se fit trop tard, car dans l’attente, l’imprévisible douleur assécha le ventre, une douleur mouvante s’empara de cet antre qui laissait entrevoir pour la première fois une fissure qui allait m’achever.

Il faisait toujours très froid en cette soirée de décembre, il faisait de plus en plus froid puisque tout se mit à descendre vers ce refuge enceint par ses jambes, vers cette lumière meurtrière que je touchais pour la première fois de mes membres.

Il ne faisait plus tout à fait noir en cette soirée de décembre, il ne faisait plus seulement noir, car le monde m’accueillait au milieu de ses cendres comme une ruine encore frêle qui dans cette soudaine clarté ne sait que pleurer et tremble.

Il se fit alors à jamais trop tard en cette soirée de décembre, puisque la fin ne se faisait plus attendre, elle s’annonçait déjà à travers chaque respiration comme une longue agonie qui constamment risque de s’achever avec la saison.

C’est toujours la même histoire, celle qui se continue, il y aura bien d’autres soirées de décembre, encore davantage envahissantes, menacées par l’inconcevable, encore en proie à l’irrémédiable achèvement qui ne cesse de se faire de plus en plus pressant.

Et la suite des choses blesse et meurtrit, et ne laisse jamais sa victime sans un cri, au passage, elle écorche et le tumulte se fait vaste, tout près, elle s’approche assassine de ses seules mains chastes.

Vous me demanderez peut-être alors comme on l’a déjà fait, pourquoi je ne mets pas un terme à cette vie qui est mienne. Je pourrais vous répondre que c’est parce que j’aime, même si ce ne fut jamais réciproque. Je pourrais vous répondre que puisque la mort est certaine, le fait de choisir d’attendre qu’elle vienne est le même que d’adopter tous les gestes qui la provoque. Mais la véritable justification serait de vous dire que je ne considère pas l’intention volontaire de mourir principalement pour pouvoir vous prouver à la fin que c’est moi qui avais raison.

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