jeudi 17 décembre 2009

Blanche foncée

La nuit est blanche si on sait la regarder de près.

La nuit est pâle comme si elle était prise d'une torpeur encore plus effrayante que toutes celles qu'elle inspire.

La nuit est sans couleur presque diaphane, on la distingue sans plus, du premier coup d'oeil, on la blesse, mais elle reste blanche.

Peu importe le nombre de coups d'oeil qu'elle peut recevoir, le sang ne viendra jamais teinter sa pâleur intangible.

Elle reste donc immaculée sans que l'on sache vraiment pourquoi.

On demeure à ses côtés en espérant qu'elle tourne doucement au gris et qu'elle reprenne de dégradé en dégradé sa majesté d'ébène.

Mais la nuit est blanche même quand on ferme les yeux, elle est d'une blancheur attendrissante.

Et jamais le sommeil ne vient, on a depuis longtemps cessé de l'attendre, car la nuit est blanche, à quoi bon dormir si la nuit est blanche, il vaut mieux rester debout au risque de tomber, il vaut mieux se faire dévorer en entier par la fatigue que de ne pas remarquer que la nuit blanchit avec les heures.

Et on en vient à avoir peur du blanc, on en arrive à regretter le noir.

Pour tous ceux qui n'ont plus peur du noir, mais qui craignent maintenant le blanc à cause de la nuit, sachez que là où je suis, là où tout est musique, une blanche vaut deux noires...

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